Depuis un moment déjà les séances du mardi s’achèvent dans la nuit. Hier, l’humidité s’y est rajoutée. Le temps d’une série de flèches, elle perlait sur les fûts.

La séance a commencé en solitaire, Marie Annick m’a rejoint plus tard. Je prends un certain goût à tirer seul. Préparer le dojo dans le silence, parcourir les coins assoupis dans la pénombre naissante, poser les cibles, sortir les flèches, préparer l’arc. Tout est calme, le lieu accompagne avec bienveillance. Pendant le tir, l’intérieur essaye de recevoir ce calme, à tâtons. C’est pas encore ça. Tant pis. La prochaine fois peut-être. Il est quand même là quelque part, derrière la caresse d'une brise, derrière quelques buissons dans le noir, derrière un voile humide, derrière le silence. Mon agitation ne l’agite pas. Marie-Annick arrive, peu de paroles, une présence complice, la séance se poursuit sur le même rythme dense.
Fin de séance, le silence est toujours là, à veiller.

Michel