LES TRAVAUX COMMENCENT

Dans un âge déjà bien rempli, on pourrait croire que cette réalisation est un aboutissement, un rêve éclos. Il n’en est rien, croyez-moi.

Point que j’envisage une autre construction, un autre Dojo ? Non !

Mais qui sait ?

Le projet que j’ai désormais en toute conscience et ne sachant pas si je pourrais un jour le réaliser, c’est d’Être et de partager efficacement autour de moi avec celles et ceux qui veulent bien cheminer, les outils accumulés.

Ce Dojo, une fois réalisé participera à ce dessein.

DO JO : lieu de la voie.

Ce terme dont la signification semble avoir été oubliée et qui paraît dans notre expression française quelque peu pompeux, s’en tiendra à sa signification première et incontournable.

Cette terre qui l’abritera est venue à moi autant que je suis allé à elle.

Peut être que les pratiquants d’Aikido pourraient entrevoir cette union ; ils ont un jour rare, un instant de grâce, ressenti pendant l’entrainement, cette sensation où ça fusionne ou qu’ils étaient fusionnés… Dans un moment non calculé et instinctif ils se sont unis, ils se sont donnés, ils se sont ouverts un court instant, libérés de cet égo ravageur. Puis, ils ont tenté et tenté en toute conscience d’appliquer au fil de la pratique ces lois, ces quelques lois que la nature exprime et que mes maîtres m’ont enseignées. Sans cela, aucune créativité ne pourrait s’exprimer. Celles et ceux n’ayant encore qu’entrouvert cette porte, hésitant, s’extirpent peu à peu des attitudes stéréotypées, d’apparences, de formes, de calculs et ils sentent bien que là, demeure une Possibilité de transformation, un vécu tout autre.

Peut être que les pratiquants de Kyudo pourraient entrevoir cette union. Un jour rare, un instant de grâce, leur flèche a jailli instantanément de leur poitrine grande ouverte. Sans ciller, le trait se retrouve au fond du centre, point de surprise ni attente. Ainsi l’expérience a fait goûter le choix d’abandonner définitivement toutes velléités à accumuler et à ne plus s’inquiéter pour un passé révolu ou un avenir égoïste planifié. Et si l’expérience n’a point encore eu lieu, ils sentent bien eux aussi que là, demeure une Possibilité de transformation, un vécu tout autre.

Probablement, les pratiquants des autres disciplines comme l’Ikebana, la Danse, la Méditation et d’autres encore je le souhaite, se fonderont dans ce grand tout qu’offre le Dojo du Laurier et construiront cet accord mystérieux qui nous tient au cœur.

Nous savons par expérience ou par intuition que ces Instants de joie, d’équilibre, de partage, peuvent exister et c’est pour cela que nous nous adonnons à la pratique.

Ainsi je souhaiterais partager les clés reçues pour que vous les utilisiez bien mieux que je n’ai su le faire.

Il y en aura d’autres à découvrir. Dans l’épopée extraordinaire que j’ai vécue avec les maîtres qui m’ont nourri, tout n’a pas pu être assimilé, il vous faudra encore les débusquer sans relâche.

Tel est mon souhait de prolongement et bien au-delà de cette modeste bâtisse, c’est la vie qui se propage dans la dissolution inexorable de toute chose.

En tout cas le gros Rocher et sa chevelure de Laurier seront une aide et un soutien indéniable. Nous ne manquerons pas de les honorer comme autrefois dans ces montagnes pyrénéennes quand les habitants rendaient hommages à l’Esprit d’un lieu de nature.

Bientôt donc vont s’élever poutres, solives et chevrons.

Le plancher se dessinera à l’abri d’un toit tenu d’arcs évocateurs.

Un rocher débordant sur les tatamis nous rappellera à l’ordre de la nature, la maitresse des lieux.

De larges ouvertures sur le sud laisseront le soleil ramper au travers de la grande haie de freines et d’érables.

Côté nord une rangée de fenêtres basses dévoilera « Sakura » et « Momiji » précieux.

Au levant, devant le grand rocher, le sol sera légèrement rehaussé afin d’accueillir une petite esplanade horizontale d’herbes drues, permettant pratiques diverses à l’air libre. Nous y accéderons par un petit escalier de bois descendant d’une terrasse s’avançant comme une proue de vaisseau.

Deux triangles déverseront la lumière sur les tatamis, les houteaux ; un venant du levant, un autre au couchant lui répondra.

Nous viendrons régulièrement dans l’antre pour rouler nos hanches, éclater nos poitrines, dessiner des cercles et des spirales. Nos souffles s’uniront par des ventres remplis, nos yeux s’émerveilleront de nos visions intérieures, lumineuses et sereines.

Nous viendrons ouvrir pleinement l’arc sans attente.

Nous danserons par nos talons, nos dos et nos sourires…

Nous nous assoirons dans le va et vient d’un souffle lumineux.

Nous apprendrons à nous connaître et réaliser nos potentialités.

Quelques moments de musique, des petites expositions jalonneront l’année, nous rappelant que l’art suggère l’invisible.

Le Dojo du laurier est pour l’étude. Discipline, politesse seront de mises.

Il est ouvert à tous mais n’est pas un lieu de consommation.

Il pourra-t-être ce que je tenterai d’en faire mais aussi sera ce que vous y amènerez.

« L’enchantement est si fragile, à l’allaiter emploie toi bien, à le bercer donne tes soins. »

                                                                                                   Pierre Teil éblouissements

PS : inscrivez-vous à l’association si ce n’est déjà fait. Parlez-en autour de vous.

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Vos bras, votre aide, vos encouragements, votre soutien seront les Bienvenues.

Si proche si loin

Inauguration en août 2020 sur une semaine avec des spectacles, des démonstrations, des expositions, des stages.

Des stages ouvriront les futures pratiques régulières.
Démonstration d’Aikido, de Kyudo, d’Ikebana, de calligraphie japonaise, de danse.
Des expositions d’Ikebana, de céramiques, de calligraphie.
De petits concerts de piano, de violon, de chants.
De petits spectacles de danse de théâtre.

                                    Vos idées, vos suggestions.