Blotti dans son écrin de verdure, le kyudojo est heureux aujourd'hui d'accueillir des invités pour partager son intimité pour quelques moments, quelques flèches.

Amis pratiquants du Kyudojo
Samedi fut une belle grande journée.
Le temps radieux et un ciel bleu d’automne présageaient enfin d’une pluie à venir.
Le lendemain, nos corps encore tournés vers les chaleurs de l’été, se retrouvèrent surpris de ce froid humide qui nous tomba dessus. Le jardin par contre se réjouissait de ces eaux du ciel. 
De nombreux visiteurs se sont pressés dans l’espace surplombant le lieu de pratique.
Notre choix de cette journée avait été de tenter de partager avec toutes ces personnes nos expériences avec un arc et des flèches.
Ainsi fut fait par certains.
Puis, une fois le Dojo libéré de tous ces spectateurs, nous ne manquâmes pas de nous interroger sur un tel moment et comment nous pourrions l’améliorer. Comment partager nos pratiques sans la dénaturer, sans nous perdre dans des conceptions philosophiques si belles soient-elles.

Vous avez avec sincérité parlé de vous même et votre engagement dans l’arc. Et si cela fut un riche moment pour chacun, l’impact ne me sembla pas à la hauteur de votre franchise. Allant peut être même jusqu’à une appréhension. Notre monde contemporain est plutôt habitué aux excitations de la télé réalité ou des émotions sportives. Quand on aborde une discipline d’ascèse comme la nôtre,  on se complet plus dans  les analyses philosophiques plutôt que dans nos états d’âme. D’ailleurs les questions penchaient plus dans ce sens.
En temps que modeste guide de notre groupe, il me faut une bonne dose d’idéal et d’utopie pour rejoindre le réel.
Notre esprit de pratique est anéanti par les mots que l’on met dessus.
Je tente que nos paroles soient juste celles des « marches à suivre » qu’on s’y conforme, qu’on les fasse siennes, qu’on les honore et les respecte. Et bien sur, elles ne peuvent s’adresser qu’à celles et ceux qui ont fait le pas.
Alors que faire quand des visiteurs, futurs pratiquants potentiels se pressent à notre porte ?
Nous allons œuvrer pour rejoindre peu à peu cet impact qui peut annihiler toutes réflexions intellectuelles qui séparent.
Nous allons pratiquer pour offrir cet émoi qui fait dire à la personne
« c’est ce que j’ai à faire » et « je ne sais pas pourquoi »

Bernard.