Des petits pas blancs glissent sur les lattes ordonnées. Des talons trop arrogants s’emmêlent dans les espaces déjà occupés.
La forêt protège et dégage toujours un climat mystérieux où les âmes pourraient resplendir. Ici les bois sont faits d’arcs pointant un ciel trop oublié. Une gangue de raisons, une écume d’émotions s’agitent dans tous les sens emprisonnant la troupe endimanchée.
La profondeur fait place à de la réticence, le silence à des retenues, les secrets à des cachettes.
Pourtant le mystère, la surprise est ce qui rempli l’authentique. Il est la fraîcheur du petit matin où la lumière gravite, s’étale gentiment, parcimonieusement. L’énigme est dans l’ombre qui se déroule réveillant les esprits de la nuit.
Le lieu ne resplendit plus.
Vers la fin de l’hiver, il m’arrive de scruter dans le haut d’un arbre un bout de branche pointant un ciel tantôt chargé, tantôt claire, comme soumis à aucune condition météorologique. De cette menue ramille on peut deviner en regardant un peu de côté comme en louchant, un prolongement blanchâtre, vibrant par intermittence comme un secret qui s’offre à qui voudrait bien. Il me plaît à croire que l’âme de l’arbre se nourrit de ciel et qu’il confit sa quête, me prenant pour ami.
Je regarde le groupe encore cohorte et troupeau, de la même manière, espérant à cette chaleureuse et fraternelle étreinte. Dans la forêt chaque arbre est une individualité, aucun ne se ressemblent, tous visant un ciel pur. Je guette dans notre atelier cette effluve légèrement vibrante, ce léger remous, ce frémissement d’amitié qui résonne par cette partie commune et oubliée de chacun. Cette alliance ignorée et instinctive, cette disposition devenant impulsion.
Mais la horde imprégnée d’arguments, d’explications, de rationnel, voir de judiciaire agite ses chaînes. Les confrontations vont bon train. Alors l’amitié git et les petit pas blancs glissent sur les lattes trop ordonnées niant l’invisible.
Cependant l’arc dans sa force toute naturelle, protège ce petit monde bien malgré lui.
Trésor ignoré, richesse perdue, pourtant qui le tient sera déjà en lien.
L’arc dans sa courbure magique très proche du cercle scande ses paroles purifiantes:
Horizontale, horizontale… non point parfaite mais juste frissonnante comme une surface d’eau, une route droite, un champ d’action infini.
Flèche et pointe tenues là au bout d’une main sans secret.
Des jambes posées, reposées, quête d'un debout inaliénable.
Un buste rempli d’un cœur ardent, audacieux, potentiel de la courageuse résolution.
L’admirable intention est alors une source de force, une puissance exaltante.
La flèche dans son envol, jouit de son détachement qui nourrit et unit cœur et ciel pour toucher au centre. Le Jaillissement survient dans un spasme lumineux, vertical tranquille et silencieux.
Archer soyez à l’arc comme le rocher est tout à sa pierre, comme l’oiseau est tout à l’air, le papillon tout aux cieux. Alors et seulement commence la pratique.
Mais là dans cette jungle, point de lion, point d’envol, personne pour braver une normalité périlleuse, comme ces plantations de sapinettes où même renards et grives n’osent s’aventurer.
Mais qu’est ce qui pousse à travestir une horizontal frissonnante.
La noble intention source de force fait grise mine devant un pouvoir tellement illusoire.
Qu’est ce qui gène à se laisser inspirer par une directive, se laisser être content par ce qui arrive à l’impromptu.
L’archer quand il pénètre son pas de tir sait qu’il est là pour perdre sa toute puissance trop fabriquée, insidieuse et mensongère.
Alors notre archerot, le franc-archer s’accorde consent lâche prise, délaisse et cela dès le premier jour. De cette décision il va s’accorder aux directives et les faire siennes.
Bernard
La Terre
Sans aucun doute notre monde n’est guère en bonne santé comme chacun de nous !
Je considère plus l’équilibre de notre Être, de nos ardeurs, de nos émanations.
En se sentant solidaire plus que jamais d’une manière globale, nous pourrions nous ébrouer et sortir de cette gangue toute intérieure dans laquelle stagnent nos pensées et nos actions.
Programme : Cessons d’être dominant et laissons la terre nous dominer.
Mais cela n’est pas chose aisée. Depuis le néolithique et cela jusqu’à nos jours nous n’avons de cesse, d’administrer, d’asservir, d’exploiter, de contrôler.
Tous les systèmes inventés varient selon cette tâche unique.
Certains militent efficacement pour le bien de la nature, d’autres affichent leurs nobles convictions, plus nombreux sont ceux qui se sentent démunis, ne sachant comment faire. Certains encore ne se sentent pas même concernés. Peu envisagent ce lien entre notre profondeur et la Nature.
Changer sa manière de vivre, de penser, d’agir n’est pas si simple mais faut-il encore en avoir l’Intention, la Sensibilité, la Force.
Voilà 3 points qui pourtant nous habitent et qu’ils seraient tellement préférable d’ajuster à de plus nobles tâches. Nous pourrions les cultiver, les faire pousser en nourritures précieuses. La plupart du temps ils servent justement le pouvoir, l’indépendance, cela d’une manière insidieuse et déguisée.
Il s’agit :
* de se motiver et de se donner dans son organisation du temps, le nécessaire aux prévalences indispensables et urgentes.
* De quitter les attachements en commençant par supprimer les appétits habituels.
* de respirer, de guider son souffle et d’en recueillir la force.
* de regarder qui commande en soi-même et qui fait quoi.
La plupart des gens conclut leur existence dans cette phase de vie où l’on est sûr, du bon droit de sa personnalité ou de son caractère. Tous les pays s’organisent en autonomie dominante, la famille idem. Cette manière engendre conflits, luttes de pouvoir, idéologies désastreuses et nous éduquons nos enfants ainsi.
Regardez, le monde humain est dans l’indépendance et la terre nous le dit avec force et souffrance.
Nous associons stupidement fantaisie, libre arbitre, droit, choix .... Alors que ce n’est que stéréotype de groupe. Pourtant l’interdépendance, l’harmonie reste une stabilité précieuse.
Notre flèche posée là au coin de la bouche est guidée par une main innocente, affermie par un bras puissant. La flèche remplie de paix et d’ouverture sans attente s’accorde dans l’horizontale et la verticale. Puis, nous éclairerons l’ouverture à la puissance de la Dépendance.
Passer de l’envie au Désir inconnaissable
L’intention, peut naître d’une réflexion qui pourrait engager quelques résolutions fermes auxquelles on se tiendra avec ardeur. L’intention pourra naître aussi d’un jaillissement d’actions spontanées et généreuses. La force de l’intention réfléchie ou intuitive est d’une grande puissance. Il existe des personnes célèbres, portées par cette énergie, des artistes, des chercheurs, des écrivains, certains scientifiques. Ils pourront être pour nous, une force d’inspiration.
OUI laissez-vous inspirer.
On en sait beaucoup trop. Comprendre est quelque chose que nous avons en nous.
Le savoir est une réminiscence.
Dites plus souvent oui, puis tenter de résoudre le problème posé. Ne soyez pas assujettis à vos réactions car elles sont le plus souvent le reflet du moule, du collectif.
L’obstacle que nous allons rencontrer le plus souvent est la paresse, cette inertie oisive qui dessèche et assèche. Aimer devient tellement capricieux et inaccessible.
Alors on cultive son intention par des actes,
par ce lien avec notre centre
où l’on y met une grande ardeur à s’ y maintenir.
Et si on n’y parvient pas cette fois-ci, ne point se désoler de l’échec.
Un obstacle aussi est de taille, l’ignorance. Nous croyons tellement à nos convictions, nos idées.
Ne sachons qu’une seule chose, c’est que nous ne savons rien.
Pourtant notre corps est sensible à un point inimaginable.
Juste que ce qui nous traverse, et cela traverse croyez-moi, est continuellement pénétré, infiltré, baigné et même nourri de ces effluves abondantes que la Grande Nature dégage. Ces émanations se cognent à des rigidités profondes et entretenues. Nos intransigeances, ces raideurs, sont niées et confortées par un rationalisme acharné et affligeant. Nous voulons comprendre, expliquer et vendre je ne sais quel produit.
Respirer juste respirer, dans son cœur, dans son ventre
dans un ami, dans un arbre, dans une montagne.
Respirer juste respirer, Inspirer, expirer avec douce conviction,
flairer en animal indompté. Humer la douce effluve de l’écorce d’un arbre après la pluie. Aspirer, absorber, comme boire les silences,
déguster l’obscurité, se nourrir de l’incompréhensible.
Oui laisser vous dominer par la grande Nature.
Que l’eau vous lave, vous rince, vous purge et vous décrotte. Inclinez-vous devant la pluie, une goutte d’eau, devant une larme et partagez là. Que l’haleine sacrée de la terre vous ébouriffe, vous déshabille et vous rafale.
Que les vents des quatre azimuts vous captivent et vous entrainent.
Que le feu des passions danse dans votre ventre.
Et que votre poitrine déborde et vous échappe.
Passer de l’envie au Désir inconnaissable
Remplissez-vous d’un engagement unique,
Regardez en vous, qui fait quoi, qui pense, qui dit, qui ressent ?
Bernard