Le mot de Blandine
Puis l'élan joyeux s'est transformé en compassion et soutien pour Françoise dès le lundi, où nous avons appris que sa sœur Catherine avait quitté cette vie. Courage de la part de Françoise qui a décidé de rester avec nous, tous ensemble reliés et dans la poursuite du projet.... Nous avons continué le chemin dans une bonne ambiance : des repas délicieux et insolites qui changeaient les idées, un accueil chaleureux chez Marie-Do et Dominique, qui nous ont si bien reçus à Shiga.
Là-bas, exercices d'assise et tir étaient de mise, alternant avec le battage du riz et l'étalage de la paille coupée sur toutes les rizières. On a partagé des moments actifs, harmonieux et remplis d'une bonne entente. Tout cela, rythmé par les préparations culinaires de Marie-Do qui nous a gâtés chaque jour. Les nouveaux gants, les carquois, les flèches : tout a été répertorié pendant un après-midi où Frédéric a eu à démêler tout ça entre Toulouse et Maulévrier!
Et merci à toi Frédéric pour ta vigilance et ton soutien en tant que "chef des stagiaires"!
le mot de Yoran
Clopins clopant, une hanche douloureuse, le tic tac des béquilles sur le bitume ; arcs et carquois sur le dos, notre petite équipe s’aventure dans la chaleur étouffante de Tokyo. On retrouve l’hôtel Edoya avec futons et bain à l’étage, nato au petit déj ; puis rencontre des fabricants de flèches introduits par Dominique.
A peine arrivés dans le Shiga, le battage du riz est joyeux et intense.
Assises le matin, puis nous ouvrons enfin les yumis, protégés dans le dojo au cœur des montagnes, sous un ciel de libellules et devant le regard amusé des chats, nouveaux compagnons de nos hôtes.
Enseignement bienveillant et sans concession de Dominique, trésors de matériel, petites et grandes histoires autour de la pratique et de la lignée de nos maîtres. C’est vivifiant !
J’ai quitté le Shiga le cœur un peu triste ; vers la frénésie de Kyoto, ses temples et ses galeries bondées ; longues courses de cadeaux et toujours le tic tac dans les allées des temples.
Soirée agréable et étonnante, invités par Shibata San et son épouse.
Dernière soirée originale et amusante dans un petit restaurant improbable et tellement bon, festival de goûts, de saveurs et de couleurs, puis les derniers verres de saké dans la bonne humeur avec mes compagnons de route que je remercie pour leur patience et leur gentillesse durant le voyage ; et déjà le train matinal pour le Kansai airport.
Je rentre en France le cœur plein de yumi, avec l’envie profonde de continuer à vivifier ma pratique au plus près des kihons grattant et détachant peu à peu le superflu des couches. Merci à Bernard d’avoir ouvert la voie ; pour que l’on puisse mettre nos pas sur ce chemin magnifique et profond de la pratique du yumi.
Yoran
Et aussi,
Me voici de retour à la maison ! Quelques mots de partage de ce voyage intense.
C'était très fluide avec le groupe, cela a coulé facilement entre nous. On a rencontré les artisans comme prévu. Le passage chez les Yamada m'a laissé une bonne impression, boutique bien tenue qui inspire confiance avec la papi derrière son paravent, que l'on n'a pas vu, mais bien senti. Le repas chez les Shibata a permis d'approfondir la relation, puis comme Frédéric te l'a dit, il nous a fait la surprise d'appeler le restaurant du dernier soir pour régler la note. On lui a laissé mon arc (le matsunaga avec le kogai) et le tien qu'il va essayer de réparer. J'ai ramené pour le dojo les gants de chez Soya, Fred apportera les flèches, les cordes et le petit matériel fin octobre.
Le séjour chez Dominique était fort et intense, une grande plongée dans les rizières, les assises et le yumi. On faisait deux heures de respiration le matin, c'était difficile de tenir au début, puis un peu moins chaque jour. C'était à chaque fois surprenant d'observer le corps et le relâchement au fil de la séance. Marie Do nous a accueilli chaleureusement et préparé de bons petits plats.
J'étais soulagé de pouvoir pratiquer l'arc sans sentir de handicap avec mon pied un peu cassé. J'ai suivi les directives de Dominique avec cœur. On a beaucoup travaillé sur le daisan, l'ouverture complète de l'arc avec l'épaule droite et un peu le positionnement du bras gauche au daisan et la position du pouce droit au moment du lâcher.
Dominique m'a fait travaillé avec un arc plus faible pour essayer de lâcher les tensions, notamment ma difficulté à trouver la verticale et la grande tension durant le kai. Cela m'a beaucoup aidé et je suis entré dans de nouvelles couches de travail. J'ai senti un relâchement profond opérer, surtout quand j'ai accepté de lâcher un peu les petites corrections correctives durant le tir en collant aux kihons, les komakai comme tu dis, tes mots d'ailleurs résonnaient en permanence avec les corrections de Dominique,
Et puis il y avait les grandes discussions autour du monde de l'arc les petites et grandes histoires de l'ancien dojo et de la lignée de nos maîtres; les trésors de matériel, les nuages de libellules et la douce présence enveloppante des montagnes alentours ;
Je suis plein de gratitude d'avoir pu effectuer ce voyage, que tu aies ouvert pour nous cette voie si belle, immense et mystérieuse .
Yoran
le mot de Françoise
le mot de Frédéric
4 ans depuis le dernier voyage.
Une impatience de retrouver cette ambiance un peu folle d'extrême activité accompagnée de beaucoup de douceur et toujours cette attention à l'autre, dans un geste, un regard, ou le mouvement d'une foule qui s'écarte et se referme sur vous sans jamais vous bousculer, un guichetier surgit de nulle part qui viens spontanément nous aider à prendre nos billets.
Un petit restaurant complètement éberlué que 4 français demandent à manger, et passé un court moment d'hésitation se déchaine de gentillesse et de convivialité.
Puis le départ dans la montagne où l'air devient plus pur, le calme du petit train qui nous emmène vers Shiga remplit délicieusement notre poitrine et nous voici bientôt auprès de notre ami ; 4 ans, comme si c'était hier. Quel accueil !Les travaux des champs, les méditations, les flèches et les bains rythment nos journées guidés par ses conseils précieux. Son épouse nous émerveille littéralement à chaque repas généreux et chatoyant.
Et baignant toutes ces journées, la présence de Susuki senseï nous guide et nous soutient. Il est là , dans cette maison, ce dojo, dans ces arcs et ces flèches extraordinaires. Il est là dans le coeur de notre hôte qui partage avec pudeur quelques moments de cette vie qu'il a passé à ses côtés.
Une semaine studieuse et bien remplie, et nous voici déjà sur le retour. Kyoto cette année, riche de notre relation avec Shibata san, qui, nous ayant déjà rencontré cet été multiplie les attentions et les gentillesses pour nous faire aimer son art et son pays. Que de rencontres et de surprises qui nous engagent déjà à notre prochaine venue.
C'est une chance, un privilège qu'un tel voyage, de telles rencontres permettent de nourrir notre pratique. En espérant que quelque chose diffuse à notre retour.
Et une immense gratitude exprimée avec tant de maladresse envers notre professeur qui initie nourrit et impulse cette extraordinaire expérience.
Merci Bernard pour tout cela.
Frederic