LE FUBOKAN DE FRANCE

Catégorie : réserve

O larmes

"Accueillez ces quelques mots sans rien vouloir en tirer, juste en laisser l'humble vent vous caresser l’échine"

O larmes de lumière dans mes yeux éblouis
En cascatelle au creux de ma gorge intime
Amant des arbres et de la terre relié de silence
Intérieur de pierres ardentes encore trop lourdes à mon coeur
Désir immense par le manque pour l’amour si vivant

O larmes de lumière un chant silencieux
En dentelle sous ma peau frissonnante pétille
Mains pleines pour tendresses et frôlements
Mains tendues pour revenir à la vie
Désir pudique dans le manque pour l’amour si vivant

O larmes de lumière des bourdonnements
Maillet de diamant cogne à mon sein ….
Résonne l’écho qui rebondit en frisson
Fragile ébranlé et faible c’est le tribut pour une couronne sacrée
Vaste désir dans l’éperdu manque pour l’amour si vivant

O larmes de lumière tout de sève ardente
Flamme de mon ventre en appelle et guide
Instinct sans parole penchant des pulsions
Bouillonnement viscérale boyau amoureux et friand
Vœux fervents sans mesure  manque passionné pour l’amour si vivant

Vient vient O ami Vent de tous les alentours
Tu me berces et m’emmène dans les cimes et les branches
Musique des tourmentes par les frottements mystérieux et introuvables
Haleine d’un génie soufflant dans des voiles déjà gonflées
Braver l’invisible manque pour l’amour si vivant

O larmes de lumière pour atteindre la mer
La noble noyade dans les abysses sans limite
Profondeurs de la joie rejoignant la source
Vivre en cascade dans les eaux blanches
Intarissable est la soif du manque pour l’amour vivant

reconnait le manque source de patience
guérison dans l’amour si vivant

                                                Yusen

La salutation

Voici, mes chers amis pratiquants, en cette fin d’année,  quelques lignes à considérer. Par deux fois de suite, j’ai manqué ces derniers samedis l’entrée de la séance et je vous remercie d’avoir assurer son  début  qui est à mes yeux une clé importante pour une bonne pratique.

De ces mots, je viens partager avec vous, afin que nous en tirions quelques réflexions et établir des changements fructueux dans nos actes présents et à venir.

Notre pratique du Kyudo  a vu de nombreux pratiquants depuis 45 ans que l’arc m’accompagne sur les bords de  Garonne et cela suite à mes quelques années  passées au bord du Pacifique.
Studieux et présent, inlassablement je  plonge dans dans le cœur de l’arc autant que dans celui des pratiquants. Je réalise combien ce chemin est encore long et que mes modestes «avancées» ne sont vraiment pas grand chose sinon une entrave à l’essentiel.
Pourtant, Je souhaite être avec vous encore longtemps, bien que l’âge se déroule  comme un défi inexorable. Je cherche désormais comment un corps affaibli  peut se transcender en une énergie  merveilleuse. Alors, je viens par ces quelques lignes prendre quelques peu les devants,  au cas où un ou une pratiquante s’affirme  clairement à marcher à mes côtés encore et encore  pour prolonger cette voie et en améliorer la diffusion.
Ainsi, je souhaite préciser quelques points incontournables qui brûleront dans celle ou celui qui pourrait guider l'étude ponctuellement, à l’occasion pour l’instant mais de plus en plus, jusqu’à diriger la séance complète.

Cela commence particulièrement dans le salut, du début ou la fin de séance.
Fort important, cet instant demeure un des plus hauts et beaux niveaux de la pratique de l’arc. C’est  un rite, un protocole, une cérémonie. Il est formel et  demeure  un espace extrêmement intense et puissant autant dans l’individuel que le collectif, cela par l’union consciente au groupe, au lieu et au maître. Il conditionne la valeur de  ce qui  suivra, par la loi implacable du cause à effet. Il estompe les trop envahissantes personnalités, bagages bruyants et encombrants apportés sans retenue.
Si cette intensité sincère se déploie, dans ces brefs moments,  peut se  révéler une force , un engagement, une aide toute particulière par cette invocation. C’est un appel, à la lignée, au  groupe où l’on se sent porté et investi.
Pour que cette magie opère, il est quelques attentions  indispensables à s’octroyer.  Il se peut qu’une conscience toute particulière se manifeste alors, bien au de-là d’un exotisme si peu épanouissant et même sclérosé, sans respect pour le pays d’où est issue la pratique.
Nous avons tous ressenti combien le non acte du Kaï, du Hanaré est mystérieux, perturbant, troublant, dense, parfois insupportable. Le salut peut être aussi profond sans la troublante sévérité de l’instant du lâcher, alors qu’on rejoint  la connexion occulte.

Cette prosternation nous plonge dans la douceur d’un abandon tranquille où on s'en remet à bien plus grand que soi-même.

La ou le guide, après avoir proposé le Mokuso, d’une voix claire et nette, se place devant le Kamiza,  en absorbant le groupe avec son dos. Puis, il se relie, cœur/corps/esprit à son maître et aux maîtres de son maître.
 Il s’avance et fait son salut d’une manière très intense intérieurement. Puis se tournant vers l’ensemble, bien centré par rapport au groupe, en les saluant, il  regarde en lui, celui qui se met au service  des pratiquants, tout en réalisant qu’il n’en n’est point capable mais que cette situation dans laquelle il se trouve lui permettra de se transcender et ressentir une grande gratitude. Il peut éventuellement s’exprimer et même  s’en excuser, voir même demander du soutien. Il regarde en lui ce qui le pousse à s’être mis dans cette situation et ne manquera pas d’y trouver d’autres émotions que celles de servir et peut être, plutôt celle de  se servir. Dans ce cas, ce qui est très probable, il a fait un petit pas en découvrant quelque chose sur laquelle il peut intervenir afin de se  transformer.
Il sera en échec total s’il ne s’aperçoit de rien, ou joue le rôle, persuadé qu’il est à la bonne  place et que ça lui revient de toute évidence. Car dans ce cas,  la relation aux autres provoquera le contraire espéré.
«L’amour du sentiment entraine le contraire» alors que «l’amour de la conscience provoque la même chose».
Le salut de  fin de séance clôturera ce moment mais comme un passage propre vers la vie de tous les jours qui pourrait alors s’enrichir  de ces derniers moments passés ensemble ouvrant déjà à la prochaine fois.
Bien sûr cet engagement décrit est une étude qui  n’en finit pas de se polisser, de nous imprégner, de façonner notre être, nos yeux , notre peau.
Et comme suggérer depuis quelques temps observer de quel invisible nous sommes fait et que se dégage-t-il de nous quand on est devant les autres.
Voir en nous comme le disait le maître et être attentif au niveau conscient,  sub-conscient et inconscient.
Je vous souhaite de bons moments avec vos proches pour ces fêtes de fin d’année et que la nouvelle qui s’approche, elle aussi inexorablement vous comble autant que ce que vous allez lui apporter.

Yusen
23 Décembre 2024

Création

La grande Nature vierge est tout simplement belle, propre et de ce grain
brillant toujours nouveau qui enveloppe toute chose naturelle.
Seule l’homme moderne adulte échappe à ce sortilège de magnificence
pendant que l’animal, le végétal, le minéral, s’accordent. Ils s’imbriquent en
partage dans les supports et les nourritures. On se mange, on se dévore et
l’invisible est là, incroyablement présent. L’inobservable, l’indiscernable, le
silence, sont un liant, un agglomérant. C’est une danse par union, une équité,
un accouplement par les mélanges des sensualités. C’est l’intelligence
dénuée de raison, imprégnant, enlaçante de ses milliers de bras d’amour.
Dans chaque infime particule, chaque être, chaque différence et toutes les
apparences frissonne cette imagination lumineuse. Elle apparait parfois
chez les humains dans les arts. Elle s’écoule d’un regard, ou affleure de la
peau dans un scintillement hardi.
Dès que l’homme s’introduit dans ce monde nature, son regard est captivé
par les tournures, les phénomènes séduisants. Il loue le paysage qu’il va
dérober de son objectif ou de ses mots et son plaisir agit en resquilleur et
spoliateur, excluant toute larme de joie.
Aveugle devant l’indiscernable, il sépare, cloisonne et lui, son voisin et la
nature. Il assassine sans le savoir cette vie, ce Partout. Son arrogance n’est
que grisaille car persuadé de la justesse de sa raison et de sa vision.

Bien heureusement, l’insaisissable parfois prend forme et s’élève un surréel
guérissant autant que féérique.
Le roc au cœur bleu, poudré d’un infime voile vert, répand son immobilité.
Captive et avertie l’ âme enfouie, nue, s’abandonne et disparait en secret.
Un papillon noir au vol espiègle et hasardeux se câline délicieusement
dans l’air de la grisaille automnale. C’est un dernier vol, hommage à la
douceur des premiers jours d’automne. Il semble soudainement échappé de
nulle part ou naquit spontanément de l’air ambiant, du bleu trop enfoui, ou
encore d’une poitrine exilée, peut être d’une de mes mains ?
Ne serait il point, une alliance, une complicité, un élan de tout cela ?

Toute remplie, ma patte pétille et sous la peau de la paume légèrement
renflée, des voiles de brumes claires dansent au vent de l’être toujours
trop mystérieux. Mes mains semblent se nourrir en touchant, en caressant,
en aimant. Bien heureusement toutes mes activités, affairements,
bouillonnements invitent à ce penchant, à cet instinct qui porte et me déborde.

La durée remplit et façonne l’espace, épisode infructueux malgré une audace pudique qui flotte et qui semble bien au delà de cet événement.

Le papillon aux deux ailes nègres absorbe l’avenir et un champ large
s’ouvre alors devant ses antennes rieuses. Ses élytres délicates autant
qu’inspirées se posent dans l’air du temps et inventent une météorologie
lumineuse.
Dans le noir de ces exquises voiles obscures, des étincelles invisibles
crépitent, intuition mystérieuse qu’il faut écouter, accueillir et croire parce
qu’elle est surhumaine si ce n’est divine.

L’échappée est belle.

La conjoncture des évènements est un songe qui foisonne d’émotions
variées, tristes, allègres, tragiques, le tout voguant sur une mer
audacieuse. Chaque instant goute sa vague dans une danse instantanée,
puis retourne à son immensité … avalée.

La grande lune du cœur d’automne gravît les pentes de l’orient. Son
mouvement est parfait dans la poursuite vaine des traces du soleil. Celui-ci
a déjà glissé dans des draps rouges sangs dont les plis couleur argent,
soulignent un passage éphémère.
La place est libre, brûlante et dans un ciel écaillé, l’astre du soir s’embrase
et resplendit. Le papillon fait d’azur et de lumière retourne dans sa tanière
tel un ours, ce soir d’automne. Là dans son sommeil, il prendra des
nouvelles de l’âme bleue, instinct brillant de la nuit. En humble messager, il
reviendra porter ces missives et nous éclairer de ses ailes qu’il a inventées
toutes noires, pour qu’à chaque battement, se sèment des parcelles de
lumière.
Tout s’agence parfaitement, tel une poésie aux rimes accomplies.

Le nouveau-né qu’il soit lune de crépuscule, soleil du matin encore voilé,
jeune pousse fragile guettant son absolu dans un incontournable destin,
chaque brin de la vie est une voix qui chante le merveilleux où tout
s’imbrique.
Je voudrais armé de patience et d’urgence, m’enfoncer dans ces mots qui
résonnent d’un écho silencieux, me couler dans cette voie de ferveur, de la faveur choisie afin de saisir cette chance si hasardeuse..

Je voudrais plus que les mots, acter telle la lune ou le soleil dans les
poésies du faire, dans les vigueurs printanières autant que dans le souffle si
profond du petit enfant qui dort.
Yusen

Il fut dit que je ne dévoilerais pas ce texte, trop rugueux, intraitable.
Lecture après lecture je l’allégeai de mes formules trop cassantes, trop exigeantes et cela faisant j’entame ma démarche toute personnelle vers un peu plus de tranquillité.
Je vous le livre donc et faites à votre convenance.

Jérémiades clairvoyantes

« Plus je vieillis et plus je trouve qu’on ne peut vivre qu’avec les êtres qui vous libèrent et qui vous aiment d’une affection aussi légère à porter que forte à éprouver» 
                        Albert Camus à René Char


Pratiquantes et Pratiquants

Une fois n’est pas coutume, depuis les années 1982 où je partage la pratique de l’arc en tant que guide de cette magnifique discipline, je vais vous compter de cette émotion qui me submerge chaque fois que je tente de guider le groupe...

Une fois n’est pas coutume et permettez moi ces confidences et vous raconter cet état d’âme qui me traverse actuellement.

A propos de mes écritures

Il est des vents qui traversent le pratiquant que je suis et qui découlent de mes pratiques, J’ai tenté de les exprimer au travers de mes écrits, les mettant au service de ma relation à la nature, le ferment de notre activité.

On peut y deviner mes asphyxies devant le monde en perdition mais ces contemplations me nourrissent, me corrigent comme le ferait un maitre qui me fait défaut.
Je ne recueillis que très peu d’échos à ces pages à part quelques personnes hors groupe qui sont venus vers moi pour relater leurs impressions à la lecture de mes mots et m’encourager dans ce choix d’écriture de débutant.

Pourtant les perceptions ou les émotions partagées, voir les critiques me permettent ainsi d’améliorer cette griffe balbutiante et éventuellement de consolider, affiner et nourrir une relation d’étude qu’il peut y avoir entre nous.

Oui, écrire je le voudrais par des mots dont la musique et le sens éprouve le lecteur autant que l’écriveur. Oui je désire m’engloutir au coeur du verbe et de son chant, à l’image de l’archer qui s’enfonce avec courage dans les profondeurs de l’instant d’un lâché instantané.

Il est de coutume dans les enseignements que le guide taise ses doutes ou les questions qui le traversent sur la pratique.
Je déroge comme vous le voyez à cette règle et je m’en excuse.

Mais cette fois-ci, je voudrais y aller plus directement, plus promptement et partager un point essentiel à mes yeux de ce qu’il se passe en moi !
Cela pourrait être aussi un exemple, un risque...

A propos du partage

Il est dit :

« Il n’y a pas de pratiquant doué ou habile mais un état participant du degré d’éveil de chacun »
Cet état d’éveil semble manquer. La relation à la nature comme essentielle sensibilité de conscience est trop dictée par les loisirs stéréotypés. Tendre vers un état d’épanouissement, est aussi cette communication instinctive et sensible qui relie, nourrit, habite, gommant les éternelles attitudes égocentriques.

Actuellement, rien de cela ne transpire dans le corps des archers, ni dans leurs dires.

Bien sur, cette vague consternée, désolée, voir bouleversante, demeure un vaste sujet d’étude toute personnelle, intime et je ne manque pas de m’y atteler sachant pertinemment que tirer, est cet état «où nulle émotion ne vient perturber le lâcher.»

Je me livre à mon ami Dominique qui est d’une belle écoute, à ma compagne qui rencontre les mêmes difficultés, sans que nous sachions vraiment comment faire. Cela étant dit, bien que navrés, nous gardons le feu sacré, ravivés par quelques rares personnes qui semblent plus ouvertes à mes jérémiades.

Mes maîtres ont disparu.
Il y a bien longtemps quand je partageais avec Suzuki Sensei mes interrogations sur le fait de guider un groupe et ses difficultés alors que j’étais tout débutant à ce qu’il m’arrivait, ce qu’il me tombait dessus, avoir l’immense responsabilité de faire découvrir la voie de l’arc, moi même ignorant son sens profond. Cela me troublait et risquait de me corrompre. Mais une intuition irrésistible guidait mes pas, chemin qui n’irait désormais nulle part ailleurs.

Un maitre, un jour rencontré me dit :

« si tu cherches quelque chose enseignes le »

C’était tellement surprenant dans ce pays où le sens du maître a tellement d’importance pour un étudiant de la voie. Et comme tout précepte, cela peut nous faire divaguer hors du vrai chemin et peut aviver un égo déjà trop grand.

Ainsi, il m’a semblé suivre des pas déjà tracés. Cela étant, je décelais un peu d’arrogance de ma part devant cet emballement et redoublais d’allant à pratiquer. Ne voyant le maître qu’une fois par an, cela me semblait bien présomptueux mais là était mon chemin et il fallait que je m’en accommode ou que cela devienne un atout.

Le senseï me conseilla de couper les branches mortes qui pesaient sur un tronc trop fragile. Ce que je fis en arrêtant tous les stages que j’animais alors parcourant le territoire de l’est à l’ouest et du nord au sud. Je me consacrais alors presque essentiellement au Kyudojo et Aikidojo. Je diversifiai mes lectures, mes rencontres intuitives d’études qui pourraient servir la voie.

Je réfléchissais au fait de vouloir avoir des étudiants en nombre ou pas. Dans ce milieu, les professeurs que je rencontrais ici en France, n’étaient pas clairs sur ce point, tous désirant la célébrité et l’argent. Je m’éloignai alors de ce monde. Néanmoins, cela devint la manière de « gagner ma vie ». Gagner sa vie, je le découvrirai un peu plus tard, est d’une autre dimension. .

L’argent n’étant qu’une banale conséquence et qu’il ne pouvait être en aucun cas une affaire, alors rien ne changerait au chemin emprunté. OUI saisir les mots trop rares du maître, s’en emplir et les appliquer inconditionnellement. C’est la voie.

Partager fait partie de cette conduite. Parler régulièrement, se confier est aussi le sentier de l’arc.. Bien sûr mon tempérament souvent impétueux, mon niveau d’expérience très modeste, n’engage peut-être pas à se découvrir et à poser question, à ouvrir son coeur.

Pourtant sans demande, la pratique n’existe pas.

A propos de la pratique

La première page de notre site exprime l’état dans lequel le pratiquant se présente au Dojo et devant la cible.
Je ne vois plus du tout cette conduite innocente du pratiquant qui lui permet de démarrer la pratique.

OUI démarrer l’étude commence par cette acceptation. Elle est mystérieuse. Alors on ne se préoccupe pas de l’énigme mais on peut deviner que le remède est dans le « faire » contenu dans la Voie.

Pour rentrer dans ce mystère il faudra se donner, prendre ce risque ignoré. Accepter d’être chamboulé !
Plus personne ne semble intéressé par : QUI, IL pourrait être, tirant à l’arc. Plus personne ne semble souhaiter une transformation et quitter la médiocrité.

Plus personne n’observe l’invisible. Là encore ce n’est point l’indiscernable qui prime mais le « guetter » .....la vigilance.

La quête du trou dans la cible s’affirmerait comme le seul programme abordable...

Les remarques même légères déclenchent des vexations, des bouderies et même parfois des pleurs.
J’ai souvent sangloté mais une seule fois devant les mots fracassants du maître. Les autres fois, suite à un entrainement intense, cette émotion jaillissait sans que j’en discerne l’origine.

Il semble impossible de sortir ou de vouloir sortir de la raison (tirer sur la corde.)
Il semble impossible de vouloir un bras gauche qui ouvre.
Il semble impossible d’écouter et de se maintenir à l’écoute.
Il semble impossible d’appliquer et se maintenir dans l’application.
Il semble impossible de regarder sans analyser sans penser, sans comparer. Il semble impossible de vouloir s’ouvrir.

Confessions

Au fil des années, les corps des pratiquants de longue date, vieillissent, quoi de plus normal et tellement intéressant. Les maux, les habitudes se révèlent pouvant être de lourdes charges pouvant révéler un nouveau chemin de conscience dans la paix de l’ acceptation. Le peu de forces acquises par les années de pratiques servent un égo étroit où l’ouverture de coeur s’amenuise. Pourtant si nos capacités physiques indéniablement baissent, cela serait au profit de plus de relâchement, d’ouverture, d’empathie, d’un coeur aimable, d’une brillance, même si les traits ne parviennent plus dans la cible.

La quête du « sans Rien » de cette conscience éclairée dont on ignore tout, demeure pour nous tous probablement un étrange domaine, une brume vague et lumineuse se tenant pourtant tout près dans notre vraie nature.

Par contre la vigilance, la noble attention fera de notre vie une embardée joyeuse et un peu d’humanité donnera à ce lieu et à notre monde la bouffée d’air qu’il lui fait profondément défaut.

Chaque petite chose qui anime notre corps, nos émotions, nos pensées, vibre avec des conséquences inimaginables, inconcevables. Pratiquer c’est laisser venir à soi, anoblir, trouver les antidotes, laisser se transformer, rendre la beauté, c’est « Kyu Do » et « Yumi no Michi. »

Guider, voire enseigner ne se résume pas à dire ce qu’il faut faire, mais c’est se donner tel un vent tourbillonnant dans le corps et le coeur du tireur. Pratiquer, c’est appliquer à soi même les vertus que prodigue l’arc.
La paix en est l’enfant.
                           Yusen

“ L’art de vivre consiste à garder intact le sentiment de la vie et à ne jamais déserter le point d’émerveillement et de sidération qui seul permet à l’âme de voir ”
                        Christian Bobin

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